Elle découvre la fibre naturelle de Sisal, extraite des feuilles de l’agave sisalana, lors d’un voyage au Mexique dans le Yucatan. Une fibre pour son aspect satiné et lumineux, pour ses teintes variables de brun, d’ocre, de beige et de gris, qui se révèlent de manière aléatoire au fur et à mesure que la maille se dévide.
Le « Fil à côté »
En démêlant la maille de Sisal fil à fil, elle défait patiemment les nœuds qui encombrent les fils de sa mémoire et en retrouve les lignes conductrices pour tracer de nouveaux récits au fil à plomb.
Dans cette série de trois tableaux, la ligne devient maille qui se dénoue, se démêle fil à fil puis s’étire pour broder un motif. Fils tendus ou capricieux, on les entend frémir comme les cordes d’une harpe, comme un corps qui vibre, créant le mouvement.
Tissé, étiré, le fil se fait paysage, redessine l’espace et devient un monde presque aussi vivant que nature.
Les fils racontent le début et la fin, la vie dans son ambivalence; ils forment la trame de notre destin, nouent le passé et le présent, esquissent notre avenir. Le temps s’écoule dans le scintillement et la finesse du fil, mais la ligne s’arrête brutalement sur le point, révélant la fragilité et la fragmentation de l’existence.